LE MOT DU BOURGMESTRE • bulletin communal n°78
La mise en parallèle de deux faits récents m’invite à écrire ces quelques lignes.
D’une part, je souhaite saluer le récent voyage à Auschwitz (relaté en pages centrales de ce bulletin) de jeunes de notre commune et d’accompagnants, et que nous avons organisé pour la troisième fois avec la collaboration fructueuse des Territoires de la Mémoire.
Leur implication a été remarquable et elle nous conforte dans notre volonté communale d’être un territoire de mémoire, un territoire où des gens se sont battus et sont morts pour que nous puissions vivre en liberté ; un territoire où neuf GI américains sont morts dans une embuscade, où dix-sept civils
ont été victimes innocentes de la barbarie nazie, où de nombreux jeunes sont morts au combat et ne sont pas revenus tant lors du premier conflit mondial que du second. Autant de souvenirs douloureux que nous devons commémorer pour honorer ceux qui ont donné leur vie. Nous devons aussi autant d’attention envers les jeunes afin qu’ils aient une connaissance de ce passé douloureux qui fut celui de nos aînés et qui est d’ailleurs encore le quotidien de bien des citoyens de cette planète où l’Europe parait parfois comme un îlot de paix, ce qu’il est bon de rappeler.
D’autre part, le geste abject d’un ou plusieurs auteurs qui ont abîmé et tagué de symboles nazis, les monuments du bois des Stepennes ; ceci montre à dessein que le non-respect ou l’ignorance de ce passé douloureux est aujourd’hui une menace réelle sur notre mode de vie au sein des sociétés démocratiques.
Cet endroit de notre commune symbolise la conjonction d’efforts entre des GI américains, des partisans russes et des résistants belges pour notre liberté.
L’ambassade de Russie vient de me faire part de son indignation ; je les comprends et peux les assurer de nos efforts d’abord pour effacer les traces de cette exaction (ce qui fut fait très vite par les ouvriers communaux), restaurer le site, et tenter de démasquer le ou les auteurs.
La difficulté de relation avec la Russie d’aujourd’hui ne doit pas nous faire oublier que le peuple soviétique de cette époque a subi les plus lourdes pertes humaines de la seconde guerre mondiale. Si le débarquement de Normandie a constitué un tournant décisif de cette guerre, la bataille de Stalingrad (aujourd’hui Volgograd) et la résistance des Russes en fut le premier tournant ; il mérite autant de respect.
La politique du 21e siècle est une chose ; l’Histoire du 20e en est une autre qu’il convient de ne pas oublier car la vérité a ses droits !