LE MOT DU GROUPE • bulletin communal n°57
Le printemps 2012 sera synonyme de citoyenneté dans notre Commune.
Le deuxième voyage à Auschwitz, organisé à l’attention des jeunes âgés de 15 à 24 ans en collaboration avec les Territoires de la Mémoire, s’inscrira dans la suite d’une série d’actions citoyennes que nous développons depuis plusieurs années au sein de notre commune (visite du camp de Breendonk pour les élèves de 5ème et 6ème primaire, actions Tambours pour la Paix, partenariat avec les Territoires de la Mémoire, actions dans les classes en collaboration avec les associations patriotiques, etc.).
Toutes ces activités visent à amener les jeunes et les moins jeunes à réfléchir sur ces atrocités qui ont marqué le XXème siècle, à leur apprendre que la démocratie n’a pas toujours été acquise, que c’est un bien qu’il faut défendre, protéger et faire vivre, à leur donner, en quelque sorte, des outils qui leur permettront de devenir des citoyens critiques et responsables, capable d’agir dans un monde où les discours populistes et démagogiques ont pignon sur rue.
Mais qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? Quels rapports entre un voyage à Auschwitz ou à Breendonk et le fait d’être un citoyen responsable et critique ? Pourquoi ouvrir les cordons de la bourse communale pour mettre en place de telles visites, pour organiser les Tambours pour la Paix, pour organiser une exposition à l’Avouerie ou pour réunir nos enfants et ceux des communes voisines dans un projet Nord/Sud comme « Chœurs Croisés » ?
Pour ne pas oublier ! Mais, oublier quoi ? Oublier que dans certaines circonstances, des personnes peuvent devenir tortionnaires et d’autres victimes, que certains suivent les ordres qui sont donnés d’en haut sans oser les contester, que d’autres défendent leurs droits, leurs biens et leur dignités, que beaucoup meurent, que nous ignorons nous-même comment nous nous comporterions dans de telles situations. Et il ne s’agit pas seulement de lutter contre l’oubli ; chaque jour, l’actualité nous abreuve d’atrocités qui sont à nos portes, juste de l’autre côté de cette mer méditerranée qui nous fait rêver chaque été…
Et puis, parfois, ici et maintenant, on nous dit des trucs et on y croit sans presque se poser de questions ; c’est normal et c’est bien connu, il n’y a pas de fumée sans feu, non ? Alors, voyons : toutes les blondes sont bêtes. Tous les chômeurs sont des fainéants. Tous les politiciens sont des magouilleurs. Tous les banquiers sont des voleurs (tiens, c’est ce qu’on disait des juifs…). Les étrangers prennent notre boulot, etc.
C’est donc pour rester en éveil, pour sensibiliser en permanence, jeunes et moins jeunes, à notre condition humaine, pour stimuler cette distance critique sans laquelle on tombe dans ce que Hannah Arendt a appelé « la banalité du mal » que nous croyons qu’il est important de développer ces activités et de faire de notre commune une commune citoyenne.