LE MOT DU GROUPE • bulletin communal n°79
Marche ou crève ?
Les mesures du Gouvernement fédéral en matière de pensions laissent présager des temps plus durs et plus difficiles pour les ainés de demain. Il y a intérêt à être plutôt fourmi que cigale…
L’âge de la pension légale va donc passer à 66 ans en 2025 et à 67 ans en 2030. Cela signifie que les personnes qui ont actuellement 54 ans et moins devront travailler jusqu’à leurs 67 ans. La pension à point devrait également entrer en vigueur en 2025. À ce moment, chaque année de travail vaudra 1 point si le salaire correspond au salaire moyen du régime (salarié, indépendant, public). Donc un travailleur qui gagnera moins que le salaire moyen ne recevra pas un point mais un pourcentage de celui-ci… Ce n’est pas tout, le montant attribué à chaque point (la valeur du point) sera déterminée l’année de prise de pension ; il pourra donc être différent d’une année à l’autre en fonction du contexte budgétaire. La pension devient donc une variable d’ajustement sur laquelle le Gouvernement pourra jouer pour réduire ses dépenses et s’approcher ainsi du sacrosaint équilibre budgétaire.
En résumé, les belges vont devoir travailler plus longtemps et le montant de leur pension sera dans beaucoup de cas plus faible et aléatoire car fonction de la santé budgétaire du pays. Que dire des efforts budgétaires qui se préparent au détriment des soins de santé…
Toutes ces mesures alors que l’épuisement professionnel ou burn out touche selon l’INAMI chaque années 80.000 Belges et ne cesse de prendre de l’ampleur risquant même de mettre en péril notre système d’assurance invalidité. Marche ou crève ?
Le système allemand est souvent cité en exemple par les économistes. En y regardant de plus près, on y voit de nombreux retraités devoir se contenter de moins de 500 euros/mois et accepter, pour joindre les deux bouts, des emplois précaires à temps partiel (mini job).
Au sein du personnel communal se côtoient agents nommés et non nommés, contractuels de longue durée dont la retraite est moindre. A l’initiative du groupe PS-IC, la commune ne pouvant nommer qu’un certain nombre d’agent, a décidé, par le biais d’une assurance retraite complémentaire, de permettre aux agents contractuels d’avoir une retraite décente et compensant ainsi une partie de la différence entre nommés et non nommés.
Nous sommes convaincus que l’incertitude nuit à la qualité du travail.