LE MOT DU GROUPE • bulletin communal n°81
Pourquoi tant de difficultés à associer leadership et éthique ?
Les libéraux bruxellois ont des doutes mais réclament un leadership fort, ce qui tombe bien… Pour mémoire les derniers leaderships forts les plus marquants que nous avons connus (principalement au siècle dernier) ne nous ont pas laissés de bons souvenirs … L’éthique vise à soigner l’humain, nourrir son humanité (souci de la personne). Le leadership vise la performance de l’organisation où l’individu est un moyen et non une fin (motivation au service de l’organisation). Compatible ? On présume que le leadership est par définition, bon, moralement bon. Le leadership acquiert son sens par son caractère éthique.
Les leaders seront compétents et pénétrés d’une intégrité morale supérieure. Pour que la dimension éthique d’une action émerge, la question ultime et unique peut se résumer ainsi: Ce que nous sommes en train de décider ici, maintenant, contribue-t-il à faire grandir notre humanité ? Le leadership éthique est une pratique sociale qui intègre la réflexion et l’action. Au cœur de cette pratique se trouve l’exercice du jugement professionnel basé selon trois dimensions éthiques : premièrement, la justice, la sollicitude et la critique; ensuite, il s’inscrit dans un processus de conscientisation qui se veut optimal et continu; enfin, il est une capacité qui permet de mieux cerner les enjeux éthiques, les conflits de valeurs et de normes afin de trouver ce qui est éthiquement juste et acceptable de faire et ce de manière responsable. Pour actualiser un leadership éthique, il est d’indispensable d’avoir courage et authenticité, volonté d’améliorer et transformer, un environnement de travail permettant l’exercice du leadership éthique càd. une culture de l’éthique, une organisation du travail adéquate et une exacte approche de gestion. Les bénéfices observés sont confiance et engagement au travail, augmentation des conduites éthiques (diminution des comportements douteux, engagement de l’équipe à la hausse…), maturité organisationnelle et plus grande cohérence par l’instauration d’une culture éthique, amélioration des relations au travail par une autonomie responsable.
En conclusion, Le leadership éthique appelle à l’initiative et à la responsabilité plutôt qu’à l’obéissance. Il représente un puissant levier de transformation reposant sur le savoir-être (intégrité) et un meilleur vivre ensemble (collaboration). Lorsqu’il peut se déployer, il intègre un style de gestion conscientisé qui sert à bâtir une organisation plus humaine, inspirée et durable. Tant que nos responsables n’associeront pas systématiquement leadership et éthique, nuls progrès possibles.
Sources : Le Soir 1mars 2018, Lyse Langlois Université Laval 2012, Christine Félix Lausanne 2016